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Démocratiser l’école pour mettre fin aux inégalités scolaires et à l’amplification des inégalités sociales

Après que le dispositif PISA ait annoncé que l’école française se place brillamment au dernier rang mondial concernant la résorption des inégalités sociales, qu’elle contribue carrément à amplifier, il nous apparaît urgent de proposer une analyse solide des raisons de cet échec structurel.

Si l’École est sensée compenser les inégalités socio-économiques, c’est-à-dire, ainsi que le prévoyait le Plan Langevin-Wallon en juin 1947, « […] offrir à tous d’égales possibilités de développement, ouvrir à tous l’accès à la culture, se démocratiser moins par une sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation continue du niveau culturel de l’ensemble de la nation » , force est de constater que les inégalités sociales sont plutôt confortées par le système éducatif, qui constitue donc l’un des vecteurs de la reproduction sociale, puisque « […] l’école primaire ne résorbe pas les inégalités sociales, et le collège les amplifie fortement. » (CNESCO, 2016).

Une fois constatés, et à supposer une volonté politique qui consisterait à tirer profit de cette étude pour améliorer la situation, reste à voir à quels paramètres ces écarts sont corrélés pour en tirer leçon.

Les statistiques établies par l’APED prouvent que 62% des inégalités sociales à l’école s’expliquent par ces facteurs structurels qui engendrent ce qu’il convient donc d’appeler une ségrégation structurelle. Quels en sont donc les facteurs ?

Démocratiser l’école pour mettre fin aux inégalités scolaires

En conclusion, la lutte contre les inégalités scolaires et contre l’amplification des inégalités sociales implique nécessairement plusieurs paramètres qu’il faut impérativement traiter simultanément. Pour espérer des résultats significatifs, il est donc nécessaire de :

  • mettre fin aux ségrégations résidentielles via une carte scolaire qui ambitionne de favoriser drastiquement la mixité sociale ;

  • mettre fin au quasi-marché scolaire via le non financement par l’Etat de toutes les écoles privées ;

  • mettre fin aux dispositifs de ségrégation institutionnelle (zones prioritaires, filières de reclassement, hiérarchisation des filières, parcours personnels…) ;

  • abaisser drastiquement les effectifs élèves par classe, prioritairement dès la maternelle ;

  • déployer les méthodes actives d’éducation, les pédagogies coopératives et des éléments de pédagogie institutionnelle, via notamment un vaste plan de formation des personnels enseignants ;

  • mettre fin aux formes d’évaluation actuelles qui ne constituent en fin de compte qu’un outil de tri social, pour favoriser l’auto-évaluation et l’évaluation entre pair.e.s ;

  • mettre fin au redoublement.

Stéphane Laffarge, enseignant, secrétaire Académique et ex co-secrétaire de la fédération SUD Education, président en région et ex administrateur de l’Association CEMEA.